François Ier, Fontainebleau

De la Renaissance et des arts graphiques

Cette page, destinée à apporter un éclairage singulier à la passion historique de Jean-Christophe pour la typographie et plus récemment pour l’héraldique, a été conçue, après moult réflexions (nota : ‘moult’ est invariable) sous le haut patronage de François Ier. Ce dernier qui était en concurrence avec Laurent de Médicis, ayant l’avantage d’être français et surtout le grand défenseur de la typographie française : Robert Estienne fut son imprimeur, Claude Garamond son fondeur de caractères et Geoffroy Tory obtint de lui le premier privilège connu pour une œuvre graphique.

C’était également, comme ses contemporains, un grand collectionneur d’œuvres d’art de la haute Renaissance, employant des agents lui dégotter des pentures, des statues, des objets rares… et bien sûr des livres. Côté symbolique à défaut d’héraldique, François Ier fut le roi qui apposa son emblème, la célèbre salamandre, sur les châteaux de Chambord et de Fontainebleau.

Les humanistes de la Renaissance sont un exemple du secours que l’enracinement dans le passé peut apporter à un mouvement de libération. - Simone de Beauvoir

De la typographie

Le chemin de Damas

«Noël 1994, Damas, Syrie. Dans une librairie anglophone je tombais sur le Graphic design + designers édité par Thames & Hudson. En l’ouvrant à la page 189 je découvris que le Times New Roman avait créé en 1931 par Stanley Morison pour le journal éponyme.»

Mosquée des Omeyyades, Damas, Syrie

«1995, Beyrouth, Liban. A partir de ce jour, débuta ma quête d’informations sur les caractères typographiques et l’histoire de l’imprimerie, écumant les librairies de Beyrouth et fréquentant assidument la Bibliothèque orientale (Université Saint-Joseph) et celle de l’Université Américaine de Beyrouth (AUB).»

Bibliothèque orientale, Beyrouth, Liban

Premières expériences typographiques

«De 1994 à 1996, je me suis occupé de la mise en page de divers travaux pour l’animateur socio-culturel du Collège Notre-Dame de Jamhour (héritier du collège de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth) où je faisais ma Coopé et en particulier de sa revue biannuelle au nom bizaroïde: Nous du Collège, publiée depuis 1938. J’en ai refondu la maquette et assuré la mise en page pendant deux ans. C’est sur ce journal tiré à 3.500 exemplaires que j’ai fait mes premières armes.

Nous du Collège, Collège Notre-Dame de Jamhour, Beyrouth, Liban

En 1997, tout en cherchant mon premier job, je commençais un mémoire de DEA de science politique sur le rôle politique de l’imprimerie à l’époque des Réformes (voir l’intro publiée sur T&C).
Le 1er janvier 1999, je mis en ligne mon premier site web: Typographie & Civilisation

Première interview

Les interviews, c’est comme les cours, l’interviewé a parfois du mal à se reconnaître dans l’interview (ou le prof dans les notes de ses élèves). Enfin! Celle-ci est parue sur Imprimerie-on-line en octobre 99 suite à la parution de la V1 de Caractères sur ce site.

Interview par un magazine en ligne pour les imprimeurs

«De formation commerciale et politique, Jean-Christophe Loubet à découvert la Typographie alors qu’il avait la responsabilité artistique d’une revue libanaise. Depuis ce jour, il voue une passion intellectuelle à ces suites de petit signes qui composent les mots. Il lance aujourd’hui un site spécialisé dans le domaine. Interview d’un puriste à la passion communicative...

Vous êtes à l’initiative du site Caractère, quels sont ses objectifs?

Le site comporte deux parties majeures, l’une historique et l’autre plutôt pédagogique. Aujourd’hui, tout le monde utilise la Typographie ! Avec l’informatique sont apparues et apparaissent quotidiennement des myriades de nouvelles typos. Or, il ne faut pas oublier que cela reste un outil répondant à des règles d’utilisation très strictes qu’il ne faut pas négliger. Le site Caractères, tout comme une encyclopédie, présente et commente les règles typographiques de base, avec pour objectif de faciliter la mise en adéquation de la forme d’un message avec son contenu.

Comment définiriez vous la Typographie ?

Donner une définition de la Typographie n’est pas simple : est-ce un Art ou bien une Science? Difficile à dire, tant elle approche ces deux notions de très près. Personnellement, je pense qu’il s’agit de l’art d’utiliser les éléments. Une définition que l’on pourrait clarifier par une expression du genre : quand utiliser quoi et pourquoi le faire. Mais attention, la Typographie est un art codifié qui perd de sa richesse quand ses règles de base ne sont pas appliquées. On peut donc suivre son feeling, mais il faut savoir le tempérer si l’on souhaite une bonne compréhension du message.

Que représente t-elle pour les Arts Graphiques ?

La Typographie joue un rôle extrêmement important dans les Arts Graphiques. Elle permet d’exprimer le coté visuel d’un message écrit. L’utilisation de l’Écrit fixe le message. On retrouve un bonne application de ce précept dans la pub Télé. Depuis quelques années, les spots intègrent des incrustations de mots qui viennent renforcer la promesse du message. C’est une chose qui ne se voyait pas il y à 5 ans. Un bon exemple du rôle de la Typographie !

Que pensez-vous de son adaptation aux différents supports de communication et secteurs d’activité ?

Les contraintes techniques ne permettent pas toujours à la liberté artistique de s’exprimer : la lisibilité et l’émotion doivent primer sur tout le reste, le message doit être rapide à comprendre. C’est notamment le cas pour des secteurs comme la grande distribution, l’hygiène-beauté, où la sélection des typos aboutit très souvent à la simplicité.

Cela dit, pour les connaisseurs de la recherche graphique, l’utilisation originale de la Typographie peut s’affirmer comme un art à part entière. Dans tous les cas de figure, il ne faut cependant pas oublier que les choix typographiques doivent toujours être adaptés au message et à sa cible.

Quelle est la situation actuelle ?

Au tout début, la technique du plomb empêchait toute originalité, puis la photocomposition a permis des créations plus artistiques. L’ordinateur a ensuite conduit à une décadence des principes typographiques de base. Cette décadence se traduit aujourd’hui par une véritable anarchie et il serait vraiment souhaitable de revenir à des usages plus rigoureux. Il est tellement facile de changer de police de caractère qu’il est courant de voir des documents en comportant 5 ou 6 différentes sur une même page ! Il ne faut pas perdre de vue l’objectif d’une communication : faire passer un message. Le désordre n’y contribue guère !

Comment voyez-vous l’avenir de l’art typographique, notamment sur le Web ?

En tant que passionné, j’aimerais retrouver sur Internet, l’harmonie typographique qui semble y avoir été oubliée. Contrairement à l’anarchie dont je parlais pour la communication classique, Internet présente une certaine monotonie typographique, sans doute liée aux technicités de ce media : l’Arial et le Times y sont trop souvent récurrentes.

Les dernières tendances sur Internet me semblent cependant positives. Elles voient l’apparition de nouveaux concepts facilitant l’intégration de typos plus originales, qui s’exportent ensuite sur tous types de supports. C’est le cas de créations récentes qui en quelques mois ont été utilisées par les publicitaires sur des supports et dans des contextes très différents.

La tendance est à la reconnaissance de caractères contemporains. Employés régulièrement ils se trouvent à égalité avec les autres typos plus anciennes. Cela prouve bien que la Typographie est un art qui peut encore et toujours évoluer !

Des arts graphiques

Affiches de voyage & Travel ephemera

L’intérêt pour les publicités et les affiches s’est développé après les premières acquisitions d’originaux d’affiches de voyage des années 1900 (parfois un peu avant) à 1950 (parfois un peu après) avec comme fil directeur la représentation graphique, parfois stylisée, de paysages évocateurs. De fil en aiguille, cet intérêt s’est étendu à aux prospectus publicitaires touristiques également appelés en anglais « Travel Ephemera ».

Affiche de voyage, Holland Amerika Line, Nieuw Amsterdam

Art héraldique

L’intérêt pour l’héraldique est né de recherches autour de la couleur (théories), elles-mêmes menées par extension de l’intérêt pour la typographie. C’est que l’héraldique avec sa règle de contrariété des couleurs, « jamais métal sur métal, ni émail sur émail » et son recours à une palette chromatique des plus épurées (2 métaux : or & argent, 4 couleurs : gueules, azur, sable et sinople) est un domaine d’application passionnant.

Blason, Héraldique

Armorial Loubet del Bayle

C’est dans ce cadre que sont nés les sites sur l’héraldique mais aussi le lancement d’une collection aujourd’hui riche de plus de 50 interprétations de graphistes héraldistes différents du blason familial créé fin 2006 et regroupées dans un armorial familial.

Blason, Armoiries Loubet del Bayle

Peinture de Laurent Granier (2007)
Ecu aux armes Loubet del Bayle, « D’or au loup passant de gueules, au chef du même chargé de trois cloches du champ. », suspendu à un arbre mi-chêne, mi-tilleul enraciné sur une terrasse herbue semée de fleurs pyrénéennes avec la devise « Varia vivendi cupidus ».

Blason, Armoiries Loubet del Bayle

Peinture du Héraut d'Armes (2009)
Ecu aux armes Loubet del Bayle, « D’or au loup de gueules; chef de gueules à trois cloches d’or. »
Supports: à dextre un faon couché regardant surmonté d’une branche de sapin au naturel, à sénestre un ours de sable.

Blason, Armoiries Loubet del Bayle

Création numérique de Silvia Amadei (2022)
Scudo: « D’oro al lupo passante di rosso; con il capo del secondo caricato di tre campane poste in fascia del primo. »
Cimiero: « Lupo reciso tenente una sfera armillare. »

Revenir à la section principale autobiographique.